Lundi 23 Mai
Comme à mon habitude je suis réveillée à 7h30. Je reste un peu au lit à paresser avant d’aller prendre le petit déjeuner.
Nous naviguons toute la matinée pour rallier Assouan, c’est l’occasion de s’exposer un peu au soleil et de commencer à prendre quelques couleurs.
A partir de 10h, il est presque impossible de rester en plein soleil tellement ça cogne. Je finis par faire une sieste à l’ombre d’un parasol jusqu’à l’heure du repas.
A 13h nous partons pour visiter le barrage d’Assouan. Assouan est une des plus grosses villes de Haute Egypte, elle compte 250 000 habitants.
Nous passons sur un pont où nous pouvons voir la première cataracte du Nil. Je m’attendais à voir des mini-chutes-d’eau, naïve comme je suis ! J’ai découvert que les cataractes étaient de simples rapides (pas si tumultueux, très rocailleux d’ailleurs…). Le barrage est en zone militaire, il est fortement déconseillé de prendre des photos. Je me risque en catimini, mais aucun cliché ne fut vraiment très concluant.
En milieu d’après-midi nous nous rendons au temple dédié à la déesse Isis, symbole de protection et d’amour.
Pour arriver au temple il nous faut emprunter un petit bateau à moteur pendant un petit quart d’heure.
A l’origine, le temple était construit sur l’île de Philae mais à cause de l’édification du haut-barrage d’Assouan il était menacé de submersion sous les eaux du Nil. Il fût donc entièrement découpé en blocs numérotés et déplacé sur une île voisine (l’île d’Aguilkia) bien au sec. Il reste un vestige, une barre métallique, qui émerge du Nil et qui montre l’ancien emplacement du temple.
Le temple date IVème siècle avant J.C., sous la dynastie des Ptolémée (mais si, vous connaissez, ce sont les aïeux de Cléopâtre !) .
Nous arrivons face au premier pylône, toujours décoré de sculptures représentant le pharaon de l’époque ainsi que plusieurs divinités.
Nous passons ensuite un second pylône, presque identique au premier mais comportant un bloc de granit avec des inscriptions vantant le don de Ptolémée VI à Isis. Puis nous passons les différentes salles dont les ornements nous racontent la légende d’Isis et d’Osiris :
« Osiris gouvernait avec Isis la terre noire et prospère le long du Nil. Il avait un frère, Seth, jaloux d’avoir hérité des terres stériles et désertiques. Pendant un banquet en l’honneur d’Osiris, Seth présenta un sarcophage, jurant de l’offrir à celui qui l’emplirait parfaitement. Osiris fut le seul à pouvoir remplir parfaitement le coffre, Seth l’y fit alors enfermer, et jeta le coffre dans le Nil. Osiris périt noyé.
Après l’assassinat de son époux, Isis se mit à la recherche de son corps et, une fois qu’elle l’eut trouvé, lui offrit une sépulture. Seth découvrit le tombeau, sortit le corps du caveau et le dépeça en quatorze morceaux qu’il dispersa dans le Nil. Isis, l’épouse fidèle, retrouva les lambeaux du corps de son bien-aimé, sauf le phallus, avalé par un poisson. Elle le reconstitua en argile, puis elle entreprit de rassembler le corps meurtri de son défunt mari. Elle embauma le cadavre, aidée par Anubis, lui redonnant une dernière étincelle de vigueur. Lorsqu’il fut ranimé temporairement par Isis, qui lui insuffla la vie, Osiris put la féconder. Elle lui donna un fils, Horus, qui fut successeur sur le trône et qui combattit Seth. »
Isis n’est pas la seule déesse représentée dans le temple, il y a aussi des représentations d’Hator, déesse des festivités et de l’amour. On la voit sur un des pylônes, mais aussi dans le mammisi, « chapelle de la naissance », qui rend gloire à la naissance divine d’Horus.
Le temple d’Isis est également marqué par une influence hellénistique comme on peut le voir sur les photos suivantes. Les colonnes remplacent a traditionnelle allée de sphynx menant aux temples, d’ailleurs on peut aussi voir les traces noires laissées par le limon, attestant de l’ancienne immersion du temple.
Le temple n’a pas toujours été de confession païenne égyptienne. En effet, en 313 après J.C., suite à l’édit de Milan, la Nubie fût proclamée chrétienne et l’endroit fût investi par les coptes orthodoxes.
Le reste de l’île comporte quelques arbustes et d’autres constructions.
Les bas-reliefs et les hiéroglyphes sont nombreux.
Et puis pour l’anecdote, je suis aussi entrée par une toute petite porte, j’ai suivi un minuscule couloir courbée en deux… Juste pour m’efforcer de vaincre ma claustrophobie !
Après cette visite nous sommes allés faire quelques emplettes dans un magasin vendant des papyrus, puis nous avons pu observer le coucher de soleil depuis le bateau.